COP29 : Une émission d’obligations climatiques à la Bourse de Londres pour booster le financement en Afrique et dans les pays en développement

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Le mécanisme des marchés de capitaux des Fonds d’investissement climatiques (CCMM) a annoncé une initiative historique visant à lever des fonds massifs pour le climat en Afrique et dans les pays en développement grâce à une cotation d’obligations à la Bourse de Londres.

L’annonce a été faite le 12 novembre, lors de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, au cours d’une session intitulée « Transformer le financement climatique grâce aux marchés de capitaux ». Cet événement marque une étape majeure dans la mobilisation des ressources pour le financement des projets climatiques, en particulier dans les régions les plus vulnérables.

Un modèle financier innovant pour accélérer l’action climatique

Le CCMM, émetteur innovant des Fonds d’investissement climatiques (FIC), mobilise des capitaux privés à travers les marchés financiers internationaux. Ces ressources viennent compléter les revenus générés par les projets existants du Fonds pour les technologies propres (CTF) et du Fonds stratégique pour le climat (SCF).

Ces fonds multilatéraux, parmi les plus importants au monde, travaillent depuis 16 ans avec des banques de développement et des gouvernements pour développer des solutions climatiques durables. Ils ont déjà permis de financer des projets emblématiques comme le programme solaire Noor au Maroc et le projet solaire Xina en Afrique du Sud.

Un partenariat stratégique avec la Banque africaine de développement

Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un nouvel accord de coopération entre la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD). Akinwumi Adesina, président du Groupe de la BAD, a salué cette avancée en déclarant :

« Dans un contexte où les dons et financements concessionnels diminuent, de nouveaux modèles financiers comme le CCMM sont essentiels pour augmenter les financements climatiques destinés aux pays en développement ».

Depuis 2010, la BAD a approuvé près de 946 millions de dollars de ressources du CTF pour financer 33 projets et 20 initiatives techniques à travers le continent africain, montrant ainsi l’impact transformateur de ces mécanismes.

Objectifs ambitieux et impacts à grande échelle

Avec cette cotation d’obligations à la Bourse de Londres, le CCMM vise à lever des dizaines de milliards de dollars pour des investissements dans les énergies propres, l’innovation technologique et les infrastructures résilientes. Tariye Gbadegesin, directrice générale des FIC, a déclaré que « le CCMM permettra de mobiliser des capitaux privés à une échelle inédite, en dirigeant ces fonds vers des projets à fort impact. C’est une avancée ambitieuse qui repose sur des années de collaboration avec les gouvernements, le secteur privé et les communautés ».

Le mécanisme prévoit de consacrer 65 % des fonds au secteur public et 35 % au secteur privé, afin de maximiser l’effet de levier et d’attirer davantage de financements privés vers l’action climatique.

Une initiative prometteuse pour l’Afrique et les pays en développement

Ce modèle de financement est une première pour un fonds multilatéral de climat, utilisant la solidité de son bilan pour mobiliser des fonds. Chaque dollar investi dans les FIC a déjà généré un effet multiplicateur de 10, faisant de cette initiative un outil puissant pour lutter contre le changement climatique tout en répondant aux besoins spécifiques des régions les plus touchées.

« Ce mécanisme pourrait changer la donne pour le financement climatique, non seulement en Afrique mais aussi dans d’autres régions en développement, où les besoins sont urgents et les ressources rares », a ajouté Adesina.

Moctar FICOU / VivAfrik

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