La COP29 sur le climat, en cours à Bakou, met en lumière les besoins urgents des pays en développement face au réchauffement climatique. L’objectif : décupler les financements pour garantir une transition équitable et solidaire.
La quatrième journée de la COP29, ce 14 novembre 2024, marque une avancée décisive dans les négociations internationales. Les discussions s’articulent autour de l’augmentation substantielle des financements climatiques destinés aux pays en développement, cruciaux pour leur adaptation aux effets du changement climatique et pour la transition vers des économies bas carbone.
Justice climatique au centre des débats
De nombreux chefs d’État et de gouvernement ont rappelé l’importance de la justice climatique, soulignant la responsabilité historique des pays riches dans le réchauffement. Le Premier ministre de la Grenade, Dickon Mitchell, a lancé un appel pressant depuis la tribune, tandis que son pays lutte contre des inondations dévastatrices. Il a été soutenu par d’autres leaders, comme le Bangladais Muhammad Yunus, dénonçant la « situation humiliante » des nations contraintes de solliciter des aides pour remédier aux problèmes causés par les plus riches.
L’objectif est ambitieux : multiplier par 10 les financements actuels, atteignant 1 000 milliards de dollars par an.
L’Afrique unie pour une voix forte
Cette COP marque également une prise de parole collective des pays africains, qui mettent en avant les impacts déjà visibles du réchauffement climatique sur leur continent. Les inondations récentes en Afrique de l’Ouest illustrent les catastrophes climatiques grandissantes.
Jean-Baptiste Havugimana, de la Communauté des États d’Afrique de l’Est, a souligné que le manque d’infrastructures adaptées exacerbe les conséquences climatiques. Selon lui, avec des systèmes comparables à ceux des Pays-Bas, de nombreuses inondations pourraient être évitées. Cependant, ces infrastructures nécessitent des financements massifs.
Un accord financier crucial en jeu
Le cœur des négociations repose sur la mise en place d’un Fonds de financement climatique adapté. Selon Joseph Malassi, conseiller pour la République démocratique du Congo, cet investissement est essentiel. « Nous brûlerons tous ou nous survivrons tous. Chaque dollar investi pour guérir la planète profite à l’ensemble de l’humanité ».
Les pertes économiques dues aux impacts climatiques sont estimées entre 7 et 15 milliards de dollars par an pour l’Afrique, alors que le continent n’est responsable que de 3 % des émissions de gaz à effet de serre depuis 1850.
Tensions internationales : L’Argentine se retire des négociations
Un climat de tension entoure cette COP29. La délégation argentine, sous la direction du président climato-sceptique Javier Milei, a quitté la conférence. Ce retrait s’inscrit dans son rejet de l’Agenda 2030 de l’ONU, qu’il qualifie de « plan socialiste ». Bien que l’Argentine reste signataire de l’Accord de Paris, cette décision illustre une opposition croissante entre nations sur les mesures à prendre.
À cela s’ajoutent des critiques du président azerbaïdjanais contre la France, exacerbant les divisions géopolitiques. La ministre française de l’Environnement a finalement annulé sa participation aux dernières négociations.
Moctar FICOU / VivAfrik