La COP29, grande conférence onusienne sur le climat est ouverte le 11 novembre 2024 à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan. À la veille de cet événement mondial, les ONG de défense des droits humains et des rapporteurs spéciaux de l’ONU ont intensifié leurs appels pour mettre fin aux persécutions subies par les défenseurs de l’environnement et du climat. Sans une société civile forte, les négociations climatiques perdent en légitimité, alertent-ils.
Répression accrue en Azerbaïdjan : les voix pour le climat bâillonnées
L’Azerbaïdjan, souvent critiqué pour son autoritarisme, restreint sévèrement les droits humains. Anar Mammadli, un fervent militant écologiste, est emprisonné depuis avril, et son organisation Climate for Justice Initiative a été fermée de force. Mary Lawlor, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les défenseurs des droits de l’homme, dénonce : « La COP sert de prétexte au gouvernement pour étendre la répression. » Les appels d’ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch pour libérer les défenseurs restent sans réponse.
Les défenseurs de l’environnement sous pression dans le monde entier
Les persécutions touchent également les pays démocratiques, où les actions écologiques sont de plus en plus criminalisées. Les défenseurs font face à des poursuites judiciaires de grandes multinationales, notamment des géants des énergies fossiles, et des menaces de représailles, notamment en Amérique latine. En 2022, près de 300 défenseurs de l’environnement ont été tués dans le monde, d’après Climate Action Network.
Un espace de plus en plus restreint pour les activistes dans les COP
Au sein des COP elles-mêmes, l’espace dédié aux défenseurs du climat est limité et souvent non sécurisé. Michel Forst, rapporteur spécial sur les défenseurs de l’environnement, exprime son inquiétude : « La parole est muselée dans ces conférences. En Égypte, nombreux sont ceux qui n’ont pas obtenu de visa, et aux Émirats, les défenseurs sont absents, car ils sont souvent en exil ou emprisonnés. À Bakou, il est interdit d’évoquer la situation des droits humains en Azerbaïdjan. »
Des intérêts fossiles qui étouffent la voix des défenseurs
Éléonore Morel, directrice générale de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), rappelle que la répression s’explique par les intérêts des entreprises fossiles, qui cherchent à minimiser les critiques. Michel Forst ajoute : « Les défenseurs du climat, qui vivent en première ligne des impacts environnementaux, sont tenus à l’écart des processus décisionnels. »
Les militants pour le climat et la biodiversité luttent pour préserver notre avenir commun. Les protéger est essentiel pour garantir une transition écologique juste et inclusive.
Moctar FICOU / VivAfrik