La COP29, la 29e Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique, se déroulera du 11 22 novembre 2024 à Bakou, Azerbaïdjan. Un des principaux enjeux de cette conférence est la mise en place d’un nouvel objectif de financement pour les pays en développement, afin de soutenir leur transition énergétique. Seyni Nafo, porte-parole des négociateurs africains, président du Fonds vert pour le climat et coordinateur de l’Initiative d’adaptation de l’Union africaine, livre ses attentes pour cet événement.
Objectif ambitieux : un financement climatique de 1 300 milliards de dollars d’ici à 2035
Seyni Nafo explique que les dirigeants africains visent un financement annuel de 1 300 milliards de dollars d’ici 2035. L’objectif actuel de 100 milliards de dollars par an est devenu insuffisant face aux besoins croissants. « En 2025, nous partirons d’un seuil de 110 milliards pour progresser progressivement chaque année jusqu’à atteindre 1 300 milliards », souligne Nafo, en réponse aux défis climatiques des pays en développement.
Le spectre d’un retrait américain sous Trump et le renforcement des partenariats bilatéraux
La réélection possible de Donald Trump, qui avait retiré les États-Unis de l’Accord de Paris en 2017, suscite des préoccupations. « Il est probable que les États-Unis se retirent à nouveau », admet Nafo, mais il note que les opportunités de financement bilatéral, notamment avec les États-Unis, restent à explorer. Il rappelle également que la position de l’Afrique est aujourd’hui renforcée par sa place au G20, ce qui n’était pas le cas en 2016. Cette nouvelle représentativité permet aux chefs d’État africains d’influencer davantage les discussions climatiques.
Impliquer la Chine et les pays du Golfe dans l’effort de financement
Nafo répond aux pays développés, qui demandent une contribution plus importante de la Chine et des États du Golfe. « La Chine et les pays du Golfe participent déjà aux financements climatiques via leurs banques de développement », précise-t-il, soulignant que ces nations du Sud contribuent autant, voire davantage, que les pays développés.
Mobilisation des ressources malgré les contraintes budgétaires mondiales
Malgré les pressions budgétaires, Nafo estime que les instruments financiers, tels que les droits de tirage spéciaux du FMI, pourraient être mobilisés sans impact sur les budgets. Selon lui, la question principale est celle de la volonté politique des dirigeants mondiaux.
Moctar FICOU / VivAfrik