Alors que la 16ème Conférence sur la biodiversité (COP16), une conférence internationale organisée par l’Organisation des Nations unies se déroule du 21 octobre au 1ᵉʳ novembre 2024 à Cali en Colombie, des représentants de communautés indigènes de toute l’Amérique participent à ce que l’on appelle la « COP des peuples », pour demander aux pays d’honorer les engagements qu’ils ont pris il y a deux ans.
Les gouvernements « ne prennent pas de décisions rapides », a souligné Teddy Sinacay Tomas, président du CECONSEC, ajoutant qu’« ils attendent de les mettre en œuvre. Ils se consacrent à la mise en œuvre de lois, ils normalisent, mais ils ne font rien pour inverser les activités et pour récupérer et préserver la biodiversité ».
Des négociations internationales sont en cours pour préciser la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité (CMB), adopté par près de 200 pays fin 2022. Il comprend 23 objectifs, dont le fameux « 30 by 30 » : protéger 30% des terres et des océans de la planète d’ici à 2030.
« Jusqu’à présent, nous avons 17% au niveau mondial dans les zones terrestres, et seulement 8% dans les zones marines et côtières. Il y a donc un fort appel à l’action dans les plans d’action nationaux, ou dans les objectifs actualisés des différents pays, pour renforcer la protection. Mais cet objectif ne peut aller seul sans l’autre objectif, à savoir l’objectif n°2 qui est de promouvoir la restauration », a souligné Sandra Valenzuela, Président-directeur général (PDG) de WWF Colombie.
L’UE se positionne pour la biodiversité
Alors qu’une majorité de pays peinent à mettre en place leur plan pour atteindre ces objectifs, l’Union européenne prétend entrer dans les discussions finales en tant que leader dans la lutte pour la biodiversité.
« Nous avions Natura 2000 qui est un vaste réseau de sites protégés reliés entre eux. Grâce à cela et à la loi sur la restauration de la nature, nous sommes convaincus que nous atteindrons assez rapidement l’objectif de 2030 pour la terre. Pour l’eau, c’est un peu plus compliqué. Mais nous travaillons beaucoup, nous présenterons une stratégie de résilience de l’eau », a confirmé, Florika Fink-Hooijer, directrice générale du département Environnement de la Commission européenne.
D’importantes négociations financières ont également lieu à Cali. Mais la question qui taraude l’esprit est de savoir si la COP16 sur la biodiversité peut inciter les pays à protéger 30 % des terres et des mers d’ici à 2030. Selon l’ONU, les investissements verts doivent être triplés pour atteindre les objectifs de 2030.
Quelque 140 ministres et une douzaine de chefs d’Etat sont attendus pour cette deuxième semaine décisive à Cali. La présidence colombienne dit attendre des décisions majeures pour concrétiser les promesses de mettre fin à la destruction de la nature.
Moctar FICOU / VivAfrik