Zawa fait peau neuve avec la relance des activités minières en Centrafrique

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Au village Zawa, au nord-ouest de la République centrafricaine (RCA), 70 % des jeunes vivraient de l’exploitation minière artisanale. Dans cette localité d’environ 3 000 habitants, le travail minier a un impact social et économique non négligeable. Beaucoup d’artisans miniers qui exercent dans ces chantiers développent des activités économiques parallèles qui favorisent l’essor de la région.   

Au cœur d’un chantier minier de Zawa, il est difficile de voir le fond des puits. Les ouvriers descendent dans des galeries souterraines d’environ 20 mètres avant de passer sous des blocs de roches de plusieurs tonnes.

Ici, le grincement des machines, pelles, houes et pioches ne s’arrête jamais. Une centaine d’artisans miniers y travaillent du matin au soir pour subvenir aux besoins de leurs familles. Zéphyrin est l’un d’eux, a-t-il témoigné en ces termes.

« On vend notre or aux collecteurs et aux coopératives locales, détaille-t-il. Certains acheteurs viennent de la capitale et d’autres des régions du pays. Ici, le prix du gramme d’or varie entre 30 000 et 35 000 FCFA ».

Une fois l’or extrait en quantité suffisante, les exploitants miniers vendent ce qu’ils ont extrait aux bureaux d’achats installés dans la ville de Zawa. Le trajet fait 15 km, mais il faut une heure pour le parcourir à cause du piteux état des routes.

« Ces dernières années, cette route n’a pas été réhabilitée à cause de l’insécurité. À Zawa, la plupart des édifices publics ont été pillés au temps fort de la crise. Maintenant, la paix est revenue, on veut reconstruire notre ville grâce aux activités aurifères », a assuré l’artisan minier.

70 % des habitants vivent des activités minières

Aujourd’hui, à Zawa, presque tous les édifices publics ont fait peau neuve et les lieux de commerce poussent comme des champignons. Assis sur une chaise à l’entrée de son motel, Patrice Evrard Yandobé, président des coopératives locales, est déterminé à changer les choses. « J’ai construit ce motel il y a un an grâce aux activités minières. J’ai une vingtaine d’employés qui gagnent de quoi s’occuper dignement de leurs familles », se réjouit-il. Patrice Evrard Yandobé est en train de construire un centre de santé, une école et une agence de voyage qui seront opérationnels très bientôt, affirme-t-il. Car selon lui, « on ne doit pas tout attendre du gouvernement ».

À Zawa, ce sont les exploitants miniers qui font vivre la ville. « Le travail de l’or m’a donné plusieurs opportunités. J’ai trois boutiques spécialisées dans la vente de pièces détachées, des produits de première nécessité et la vente de panneaux solaires. Je possède également une compagnie de transport », témoigne Fernand. Le travail dans les mines est difficile, mais il est fier de pouvoir investir dans « le développement de [sa] communauté ».

Selon les autorités locales, 70 % des habitants vivent des activités minières. Avec l’amélioration des conditions sécuritaires, le ministère des Mines facilite aujourd’hui la délivrance de permis d’exploitation aux coopératives locales.

Moctar FICOU / VivAfrik

Avec RFI

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