Les populations s’opposent à la mort programmée du fleuve Sénégal et de ses affluents

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Depuis un demi-siècle, les populations de la vallée du fleuve Sénégal assistent, presque impuissantes et résignées, au spectacle insoutenable d’entrée en agonie de leurs différents cours d’eau, source de leurs activités socio-économiques et culturelles.

De l’avis du Dr Ousmane Aly Pame dont les propos sont publiés par leral.net dans sa livraison de ce lundi, les effets combinés des changements climatiques, des aménagements hydro-agricoles et des activités industrielles dans la région secouent le fleuve Sénégal et les écosystèmes qui en dépendent enregistrant une perte considérable de vitalité. Ils se meurent de manière lente, progressive et évidente mais dans une indifférence quasi générale. A en croire M. Pam, les couvertures végétales situées le long et entre les cours d’eau ainsi que les réserves forestières classées ont été certes durement éprouvées par les cycles de sécheresses des années 70 et 80, mais elles ont été surtout décimées, à près de 80%, par les activités humaines (production de charbon de bois et aménagements agricoles, notamment). « Le déficit et /ou l’irrégularité pluviométriques dans la même période au niveau de la région et la réalisation, à coût de milliards de francs CFA, des barrages de Diama et de Manantali ont entraîné une dégradation notable du régime du fleuve Sénégal (réduction du lit du fleuve et de son débit). Le Sénégal a perdu aujourd’hui, de sa majesté d’antan, il se confond même, par endroit, à son affluent, le Doué. La faiblesse de son débit, surtout pendant la période sèche, altère la composition et la qualité des eaux du fleuve : la teneur en oxygène de ses eaux a fortement chuté à cause de la baisse considérable du courant fluvial » note le Dr. Ousmane Aly Pame par ailleurs président de la section africaine du Réseau mondial des écovillages. Qui explique que « la mort progressive du fleuve Sénégal et de la vallée est la résultante des programmes de l’OMVS, des laboratoires agro-chimiques, des pollutions industrielles, des politiques agricoles irresponsables mises en œuvre de part et d’autres du fleuve, mais surtout du côté sénégalais. Les ministères de l’environnement, de l’agriculture et de la santé du Sénégal et ont une lourde responsabilité dans la crise écologique et socio-économique qui affecte les populations de la vallée ». Concluant qu’en vue de mettre un terme au massacre des écosystèmes et de la biodiversité de la vallée et des autres régions de notre pays, il nous tarde de nous s’inspirer du modèle de développement des écovillages. Sekem (Egypte), Auroville (Inde), Salayel Loboddou (Mauritanie), Diarra (Sénégal) pour ne citer que ces quelques exemples ont montré la voie en domptant des portions de déserts pour y bâtir leurs bonheurs communautaires. En cela, ils constituent sans aucun doute des modèles intégrés, sûrs et fiables pour la sous-région et le reste du continent africain ».

Moctar FICOU / VivAfrik

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