La Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays du continent africain, vit les effets pervers des changements climatiques, affectant plusieurs secteurs comme l’agriculture sachant que le pays de l’Afrique de l’Ouest est le premier producteur mondial de cacao et le deuxième de café. Le changement climatique a modifié ces dernières années de façon significative les saisons de culture. La rareté des précipitations entraîne une réduction des rendements agricoles.
Face à cette situation, la Côte d’Ivoire veut développer les énergies renouvelables, lutter contre la déforestation pour tenir ses engagements climatiques. Ainsi, le pays s’est engagé à fournir des efforts conséquents d’adaptation et de réduire de 30,41% ses émissions de gaz à effet de serre, d’ici à 2030.
C’est dans cette perspective que la Côte d’Ivoire a procédé, le mardi 21 novembre 2023, au lancement du projet « Transition Bas Carbone » en partenariat avec l’Union européenne, en vue de soutenir les engagements climatiques du pays. Il sera financé à hauteur de 4 milliards FCFA (plus de 6,6 millions $) sur la période 2024-2030.
La Côte d’Ivoire a révisé ses Contributions déterminées au niveau national (CDN) pour aboutir au rehaussement de son ambition climatique, passant de 28,25% à 30,41% de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 », a souligné le ministre Ivoirien de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Jacques Assahouré, qui a présidé la cérémonie officielle de lancement du projet.
L’objectif correspond à un abattement chiffré d’environ 37 millions de tonnes équivalent CO2, là où l’ambition de la Côte d’Ivoire dans le premier document CDN affichait un abattement de 9 millions de tonnes équivalent CO2, a ajouté M. Assahouré.
Selon le communiqué du ministère de l’Environnement, ce projet vise à renforcer les capacités des acteurs étatiques en réponse aux enjeux liés aux changements climatiques, intégrant les aspects portant sur le genre et l’inclusion sociale. Il permet également la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national à travers un dispositif de Mesure, rapportage et vérification (MRV) d’informations factuelles, contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.
A travers cette initiative, la Côte d’Ivoire renforce sa résilience dans des secteurs prioritaires, à savoir « l’agriculture, élevage, aquaculture, les forêts et l’utilisation des terres, les ressources en eau, la santé et les zones côtières », a indiqué la note officielle.
Qui a précisé que ce projet intervient dans un contexte où les Etats et dirigeants africains recherchent une équité dans les financements verts et cherchent à faire de l’Afrique et particulièrement de la Côte d’Ivoire une puissance émergente en matière d’énergies renouvelables.
De façon concrète, la Côte d’Ivoire marque ainsi, à travers cette ambition renforcée, « sa ferme volonté de réduire son empreinte carbone et de participer à l’effort global de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’Accord de Paris ».
En clair, dans l’implémentation de cette version du Projet, le gouvernement veut atteindre certains résultats : Le renforcement de la gouvernance climatique par le ministère de l’Environnement, le suivi de la mise en œuvre des mesures sectorielles et transversales contenues dans les CDN, la vulgarisation des CDN auprès des acteurs non étatiques, prenant en compte le genre et l’inclusion sociale.
Dans le même sillage, la Côte d’Ivoire s’est engagée à fournir des efforts conséquents d’adaptation aux changements climatiques. En 2020, le pays a décidé de se lancer dans l’émission des obligations vertes afin de mobiliser des ressources pour le financement de projets contribuant à la transition écologique.
La Banque mondiale estime que le changement climatique pourrait occasionner une perte de l’ordre de 380 à 770 milliards FCFA, pour la Côte d’Ivoire, d’ici à 2040.
Moctar FICOU / VivAfrik