La journée mondiale de l’eau, célébrée ce 22 mars 2023, marque le début de la Conférence des Nations unies sur l’eau organisée à New York. Occasion saisie pour mettre en exergue les prouesses de Boitumelo Nkatlo. Ce dernier a mis au point un traitement qui purifie les drainages miniers acides pour en faire de l’eau potable disponible. Selon lui, cette solution permettrait de résoudre les problèmes récurrents de pénurie d’eau en Afrique du Sud et notamment dans la région de Johannesburg qui compte 20% de la population du pays.
« Nous avons donc développé le prototype qui se trouve derrière moi et qui utilise un déchet pour traiter le drainage minier acide et le transformer en eau potable… Nous allons résoudre deux problèmes, à savoir la disponibilité de l’eau, puisque vous avez besoin d’une eau potable, car vous savez que nous avons connu en Afrique du Sud des restrictions d’eau. Cela peut donc servir à environ un million de personnes », a-t-il précisé.
Au-delà de l’Afrique du Sud, c’est tout le continent qui cherche aujourd’hui à sécuriser un accès à de l’eau de qualité et à des prix d’exploitation raisonnables. Une problématique au cœur de la Journée mondiale de l’eau organisée par les Nations Unies à New York.
Suffisant pour Camille Romain des Boscs, directrice de l’ONG Vision du Monde par ailleurs experte dans l’accès à l’eau et aux systèmes d’assainissement, sur le déroulement des actions menées concrètement sur le terrain d’affirmer qu’étancher sa soif, se laver les mains (et le corps) pour éviter les maladies transmissibles, ou simplement se rafraîchir… sont autant d’aspects qui font de l’eau une ressource indispensable dans notre quotidien. Pourtant, en 2023, tout le monde n’y a pas accès, loin s’en faut.
En effet, le rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau, dévoilé à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau le 22 mars 2023, pointe un « risque imminent d’une crise mondiale de l’eau », selon le communiqué de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Plus d’un quart de la population (26 %) est privée d’accès à l’eau potable et près de la moitié (46 %) n’a pas accès à un système d’assainissement géré de manière sûre, a-t-on appris du rapport.
Au même moment, entre deux et trois milliards de personnes connaissent des pénuries d’eau pendant au moins un mois par an, la population urbaine mondiale confrontée au manque d’eau devrait par ailleurs doubler, atteignant entre 1,7 et 2,4 milliards de personnes en 2050 contre 930 millions en 2016, a anticipé le rapport.
Y a-t-il eu malgré tout, des avancées en matière d’accès à l’eau au cours des dernières décennies ? « C’est une bonne chose que l’accès à l’eau fasse partie des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, en revanche, la qualité des statistiques n’est pas optimale pour mesurer les progrès – ou les reculs », a fait valoir la directrice de l’ONG Vision du Monde, contactée par nos confrères de GEO.fr.
Toutefois, l’organisme – qui est présent sur le terrain depuis de nombreuses années – dresse un tableau assez sombre de la tendance actuelle. « Globalement, le constat est assez peu réjouissant, et les progrès sont plutôt faibles, lents et relatifs. On observe même des régressions dans les pays du Sahel ou encore, en ce moment, dans la corne de l’Afrique », a déploré la directrice de l’ONG Vision du Monde.
Signalons que 190 millions d’enfants habitant dans 10 pays africains, dont le Bénin, le Burkina Faso ou le Niger, sont gravement menacés. Avec trois phénomènes qui se cumulent, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) : l’insuffisance de l’eau, l’absence d’assainissement entraînant des maladies et les risques climatiques.
Au niveau mondial, près de 1 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour de maladies liées à l’eau et 2,2 milliards de personnes vivent sans accès à une ressource salubre.
Moctar FICOU / VivAfrik
