Le gouvernement de Transition de la Guinée a annoncé la reprise, en mars 2023, des travaux liés à l’exploitation du minerai de fer de Simandou. Suspendu depuis juillet 2022, le développement du projet reprend après une visite de travail effectuée du 11 au 22 janvier 2023 à Pékin en Chine, par une délégation guinéenne composée de membres du gouvernement et d’autres autorités impliquées dans le projet.
Plusieurs rencontres ont eu lieu avec les autorités chinoises, les deux compagnies minières actives sur le projet (Rio Tinto et Winning Consortium Simandou) et les représentants d’institutions publiques et financières, capables d’apporter les fonds nécessaires à la construction des différentes infrastructures liées à Simandou, a indiqué la cellule de communication de la présidence guinéenne.
Après une mission en Chine en janvier 2023, les autorités guinéennes de transition ont reçu des assurances de la part des investisseurs. Le groupe minier australien Rio Tinto, le consortium Winning Simandou et le géant de l’acier chinois Baowu Steel vont redémarrer les travaux d’aménagement du train minéralier et des infrastructures portuaires dès mars 2023. Reste à finaliser d’ici au 28 février 2023 les négociations.
« L’entrée de Baowu dans le projet est un signal positif de l’importance de Simandou et de l’attrait à long terme de son minerai de fer à haute teneur et à faible degré d’impureté », soulignait début janvier 2023 Gerard Rheinberger, un responsable de Rio Tinto cité par Reuters.
Le ciel s’éclaircit donc pour ce projet à 15 milliards de dollars du fer des monts Simandou. Depuis la fin de l’année dernière, un nouveau partenaire est apparu au tour de la table. Il s’agit du numéro un mondial de l’acier, le chinois Baowu Steel. Pour le gouvernement guinéen, Baowu est même la pierre angulaire en ce sens qu’il va jouer un rôle moteur pour structurer les financements chinois et internationaux autour du projet.
Selon un accord-cadre signé en mars 2022, les compagnies actives sur le projet devraient mutualiser leurs investissements pour la construction des infrastructures liées au transport et à l’exportation du fer de Simandou qui se trouve dans une zone à désenclaver. L’entrée en production du projet est attendue en 2025.
Rappelons qu’en juillet 2022, le gouvernement avait ordonné la suspension des activités de Rio Tinto et Winning Consortium Simandou en Guinée, face à la lenteur observée alors dans la mise en œuvre des dispositions de l’accord-cadre relatif au développement du grand gisement de minerai de fer Simandou.
Pour Human Rights Watch, l’immense projet de mine de fer de Simandou en Guinée présente de graves risques pour les terres, l’eau et l’environnement des communautés concernées. Cependant, les sociétés minières développant Simandou ont promis de respecter des normes strictes en matière de droits humains et d’environnement, mais leurs antécédents en Guinée signifient que le projet mérite l’examen le plus minutieux possible.
Moctar FICOU / VivAfrik