L’Organisation non gouvernementale de défense de l’environnement, le Fonds mondial pour la nature (WWF), l’ONG WWF a proposé à la Zambie un échange dette-nature dans le cadre des discussions que mène ce pays d’Afrique australe avec ses créanciers sur la restructuration d’environ 13 milliards $ de dettes.
Le ministère zambien des Finances et de la Planification nationale qui s’exprimait dans des propos relayés par Reuters, mercredi 18 janvier 2023, a affirmé que « nous avons reçu une proposition du Fonds mondial pour la nature concernant la prise en compte des échanges dette-nature ».
Rappelons qu’un échange dette-nature est l’une des techniques d’allègement de la dette des pays en développement aux côtés de l’allongement des délais de paiement, de la diminution des taux d’intérêt, de l’octroi de nouveaux crédits et de l’annulation de créances.
Cette technique, dont la paternité revient à Thomas Lovejoy, un biologiste de conservation de renommée qui a dirigé la section américaine du WWF, consiste à échanger une partie de la dette extérieure d’un pays en développement contre des investissements locaux dans des mesures de protection de l’environnement.
Dans leur forme la plus simple, les échanges dette-nature remplacent des obligations ou des prêts coûteux par un financement moins cher, généralement avec l’aide d’une garantie de crédit d’une banque multilatérale de développement, a relayé l’Agence Ecofin qui cite Reuters.
En juillet 1987, la Bolivie fut le premier Etat à participer à un tel échange, avec l’ONG Conservation International. Les échanges dette-nature ont également permis à Belize et aux Seychelles de bénéficier de réductions et d’investir des dizaines de millions $ dans la protection des océans, a encore rappelé le média en ligne.
Selon les ONG de défense de l’environnement, la Zambie représente un candidat naturel qui pourrait bénéficier de cette technique d’allègement de la dette, au regard de ses grands parcs nationaux abritant plusieurs espèces menacées d’animaux sauvages et ses chutes Victoria inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La proposition d’un échange dette-nature n’a pas été prise en compte dans l’analyse de la viabilité de la dette de la Zambie élaborée par le Fonds monétaire international (FMI), mais rien n’empêche de l’ajouter ultérieurement si les créanciers du pays faisaient clairement savoir qu’ils pourraient la soutenir.
Premier pays africain à faire défaut de paiement sur sa dette extérieure pendant la pandémie du coronavirus, la Zambie a déjà entamé des négociations sur la restructuration de sa dette avec les créanciers officiels et privés. Le pays, dont la dette représente 120 % du Produit intérieur brute (PIB), demande à ses créanciers d’accepter soit des réductions pures et simples de la dette, soit une extension de la durée de remboursement.
Moctar FICOU / VivAfrik