Le pays envisage créer 187 millions de crédits carbone et compte en revendre la moitié sur le marché des compensations. En effet, la vente de 90 millions de crédits carbone sur le marché des compensations devrait permettre au pays d’Afrique centrale, dont le territoire est couvert à 88 % par la forêt tropicale humide, d’engranger 291 millions de dollars. Pour le Gabon, « forêts » rime avec « opportunités économiques ».
A cet effet, le ministre gabonais de l’Environnement a annoncé que le Gabon s’apprête à créer 187 millions de crédits carbone, dont 90 millions seront vendus sur le marché des compensations avant la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 27), prévue en novembre prochain en Egypte.
« Les crédits carbone arriveront probablement sur le marché juste avant la COP 27 prévue en Egypte. 90 millions seront vendus sur le marché des compensations, et le solde sera traité selon un mécanisme non-marchand », a déclaré Lee White lors du Sommet du Commonwealth organisé au Rwanda du 20 au 26 juin 2022.
Actuellement, d’après les indications du ministre gabonais, le prix du marché est de 10 dollars en moyenne par crédit carbone. Mais cette valeur peut fluctuer dépendamment du type de projet, de son envergure, sa localisation, sa méthodologie d’implémentation, et surtout de l’offre et la demande.
A l’en croire, cette opération représente la plus grande émission de crédits carbone à l’échelle mondiale.
Selon les calculs d’Allied Offsets, fournisseur de données sur les compensations carbone, la monétisation de 90 millions de crédits carbone envisagée par le Gabon devrait permettre au pays d’encaisser 291 millions de dollars.
«Les crédits carbone arriveront probablement sur le marché juste avant la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) prévue en novembre en Égypte. Quatre-vingt-dix millions seront vendus et des mécanismes non–marchands seront utilisés pour le solde», a déclaré le ministre de l’Environnement.
A l’en croire, le gouvernement gabonais travaille avec le mécanisme REDD+ de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques pour créer ces crédits carbone qui sont des jetons représentant une tonne de dioxyde de carbone qui réchauffe le climat et qui est réduite, supprimée ou non ajoutée à l’atmosphère. Les entreprises les utilisent pour compenser leurs propres émissions. Ils peuvent être négociés sur le marché international pour les instruments ou les entreprises peuvent investir dans des projets pour les produire elles-mêmes.
Les forêts du Gabon font partie du bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie. Ce pays d’Afrique centrale, qui cherche à diversifier son économie au-delà des hydrocarbures, a été le premier du continent à recevoir des fonds destinés à protéger la capacité de ses forêts à absorber le carbone. 17 millions de dollars ont en effet été versés à l’Etat gabonais en juin 2021 par l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale, soutenue par plusieurs gouvernements européens.
« La conservation des forêts est presque une responsabilité morale, et une question de sécurité nationale », a déclaré M. White, cité par Bloomberg, rappelant que la forêt du bassin du Congo favorise les précipitations dans la région du Sahel, en Ethiopie et au-delà.
Un crédit-carbone (ou crédit compensatoire) est une unité de mesure correspondant à une tonne de dioxyde de carbone (CO2) qui a été évitée ou absorbée.
Lorsqu’une entreprise souhaite compenser ses émissions, elle acquiert le nombre de crédits carbone correspondant au volume de ses émissions de gaz à effet de serre. Les principaux acheteurs de ces crédits sont les fonds carbone, les investisseurs industriels, avec les intermédiaires financiers (les banques principalement) et les entreprises opérant dans le secteur énergétique.
Moctar FICOU / VivAfrik