La moitié des habitants de la planète « très vulnérables » aux conséquences du réchauffement climatique, selon le GIEC

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Le nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié lundi 28 février 2022 a fait valoir qu’entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes, soit près de la moitié des habitants de la planète, sont « très vulnérables » aux impacts du réchauffement climatique. C’est le constat de 270 chercheurs du monde entier qui estiment que retarder encore l’action climatique réduit les chances d’un « avenir vivable ».

Aux yeux du GIEC, l’urgence climatique s’impose. Mais, indiquent les experts, s’adapter aux effets du dérèglement climatique est possible à une condition : limiter le réchauffement à 1,5 degré, 2 au maximum. Inondations, sécheresse, vagues de chaleur : les conséquences se font déjà ressentir partout sur la planète. Le GIEC estime ainsi qu’environ 3,5 milliards de Terriens sont « très vulnérables » aux impacts du réchauffement climatique.

Des efforts sont déjà entrepris pour limiter la casse, mais ils sont trop parcellaires, inéquitablement répartis autour du globe.

Malheureusement, le temps presse, notent les auteurs de ce rapport. Si mettre en place des modes de vie et de développement adaptés à ce climat réchauffé est déjà une tâche colossale, celle-ci pourrait tout simplement devenir impossible dans certaines régions du monde si la température monte de plus de 2 degrés.

Les enjeux sont donc croisés. Il faut ainsi, dans le même temps, se préparer dès maintenant à vivre dans un monde plus chaud, avec les répercussions que cela implique et en parallèle mettre tout en œuvre pour diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. La fenêtre pour agir est brève et elle se referme rapidement, écrit le GIEC, mais cette fenêtre existe.

Des dégâts déjà lourds en Afrique

L’Afrique risque une perte de biodiversité généralisée. Au-dessus de 1,5 degré de réchauffement planétaire, la moitié des espèces vont perdre 30% de leurs effectifs ou de leurs habitats. Au-delà de 2 degrés, c’est l’extinction assurée de 7% à 18% des espèces et de 90% des coraux d’Afrique.

L’alimentation humaine est aussi menacée par la sécheresse, avec la baisse des rendements, par exemple, du maïs. Les captures de poissons, réduites dans un océan plus chaud, vont induire des carences en fer et en vitamines pour des millions d’habitants du continent.

Davantage de maladies transmises par les insectes comme le paludisme, au-delà de 1,5 degré de réchauffement mondial, près d’un demi-million d’Africains de moins de 5 ans et de plus de 60 ans seront exposés à des vagues de chaleur à plus de 42 degrés pendant quinze jours d’affilée. Sans oublier la montée du niveau des eaux dans les villes côtières.

Toutes ces perturbations vont entraîner des migrations supplémentaires internes au continent, jusqu’à 90 millions de déplacés dont les deux tiers en Afrique de l’Ouest si l’on atteint 2,5 degrés de températures supplémentaires.

Des adaptations nécessaires

Il va falloir aménager des barrières contre l’érosion côtière, mettre en place des services d’alerte météo plus précis et plus ciblés pour orienter les populations et les activités, préserver les forêts. Les agriculteurs devront non seulement généraliser l’agroécologie, mais aussi diversifier leurs activités pour pouvoir survivre. Toutes ces adaptations, les États africains doivent les planifier, et les financer.

Le financement, soulignent les experts du GIEC, constitue le principal frein à la mise en œuvre des projets. Pourtant, plus on attend, plus l’adaptation sera coûteuse pour l’Afrique.

Les économies africaines perdront jusqu’à 20% de croissance d’ici à la fin du siècle si la température mondiale augmente de 2 degrés.

Si le réchauffement dépasse 2 degrés, les risques vont en effet considérablement augmenter et il sera tout simplement impossible de s’y adapter dans plusieurs régions du monde. Les 270 auteurs de ce rapport préviennent la brève fenêtre d’action pour agir est déjà en train de se refermer. « Ce qu’on a présenté comme des risques, il y a dix ou quinze, ce sont maintenant des faits observés. L’adaptation va toucher des limites dures, s’il n’y a pas un engagement plus fort sur la réduction des gaz à effets de serre », signale Wolfgang Cramer ayant travaillé sur ce rapport.

Moctar FICOU / VivAfrik

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