Dans un communiqué publié mercredi 23 février 2022 à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), Greenpeace Afrique a appelé « les gouvernements à renforcer leur préparation et à protéger les forêts tropicales du continent avant un siècle infernal ». Cet appel fait suite à la publication, hier, du rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) qui prévoit une augmentation mondiale de 50 % des feux de forêt d’ici à 2100.
Le rapport, « Spreading like Wildfire: the Rising Threat of Extraordinary Landscape Fires » ( rapport en anglais, non-traduit ), apparaît après qu’un autre rapport récent du PNUE aurait averti que l’Afrique a été la plus durement touchée par les incendies de forêt, qui ont brûlé une superficie de 4,23 millions de kilomètres carrés par an – environ la taille de tous les 27 pays de l’Union européenne. Les incendies en Afrique représentent 67 % de la superficie des incendies mondiaux annuels.
Si l’on se fie à Irène Wabiwa Betoko, chef de projet international pour la forêt du bassin du Congo, « la jeunesse africaine voit son avenir menacé par le changement climatique comme un homme de paille qui observe un feu impuissamment, alors que ses gouvernements restent totalement au dépourvu ».
« Comme il est utile de voir l’étincelle avant l’incendie, les gouvernements doivent tenir compte du siècle infernal où leurs propres concessions forestières et autres changements d’utilisation des terres s’enflamment », a-t-elle lancé aux dirigeants africains dans le communiqué.
Selon le texte, les feux de forêt génèrent de la fumée, du carbone noir et d’autres polluants tueurs, ainsi que des vagues de chaleur. Ils dégradent les écosystèmes et accélèrent la crise d’extinction des espèces dans le monde.
« Alors que le changement climatique et le changement d’utilisation des terres augmentent la menace de flammes incontrôlables, la façon dont les Africains utilisent traditionnellement les feux est souvent la plus appropriée pour l’écosystème et peut aider à prévenir les feux dangereux, note le document.
Le rapport note une collaboration régionale positive, comme le travail de 14 États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour fournir un cadre de coopération sur les questions de gestion des incendies.
Greenpeace Afrique appelle enfin dans le communiqué à une collaboration plus approfondie, à davantage de ressources dans la préparation des autorités locales et à l’incorporation des connaissances traditionnelles sur les feux au niveau de la Commission des forêts d’Afrique centrale.
Moctar FICOU / VivAfrik