Economie circulaire : Vers une nouvelle perception de l’emploi

0

Par Ghansou Diambang                    

Selon des études réalisées par la  Banque mondiale, l’Afrique a une population très jeune dont plus de 70% ont moins de 35ans. D’après la même source, chaque année, 15 à 20 millions de cette tranche d’âge tapent à la porte de l’emploi.             

En effet, avec des économies très fragiles, mal structurées, peu compétitives et des crises  sanitaires répétitives, les flux migratoires s’exacerbent chaque jour,  le marché de l’emploi devient plus complexe capturé par des réseaux de recrutement  occultes. Face  à ce scénario, la question de l’insertion s’invite dans tous les débats publics.  Les dirigeants Africains ont d’énormes difficultés  avec leur jeunesse et ne savent plus où mettre la tête.

Pourtant, l’économie circulaire pourrait être une alternative  à cette crise devenue structurelle et endémique. La nature nous avertissent justement les spécialistes de l’environnement ne fournit pas de déchets, elle nous offre  des opportunités.

L’économie circulaire partirait  de ce postulat du zéro pollution, zéro déchet, et plus de gains,  car ce que nous appelons déchet et qui en économie  générale est considéré comme ce qui a une valeur nulle correspond dans le paradigme de  cette économie circulaire à une nouvelle ressource qui doit être recyclée et réutilisée avec un cycle prolongé  de transformations,  d’où  donner toujours une seconde vie aux  produits pour promouvoir un développement durable.

En vérité, l’économie du recyclage affiche des perspectives assez probantes en termes de création d’emplois.

Mais, pour entretenir cette spirale, il faut de la créativité, de l’énergie et surtout un réel esprit d’innovation, des valeurs incarnées par notre jeunesse qui à ce jour,  présente  pourtant tous ces attributs pour développer nos richesses.

Ainsi, tout est réintégré dans l’écosystème de la conception et de la réutilisation des produits que nous avons tendance à jeter dans nos poubelles. Dans cette situation de rareté des ressources et de l’emploi, nos politiques gagneraient à d’avantage  encadrer et orienter les jeunes vers ce secteur en pleine croissance et qui présente tous les atouts pour atténuer les marqueurs du chômage et huiler la machine de l’emploi en insérant plus de jeunes.

L’épicentre de cette analyse est pourtant  simple. La nature ne s’est jamais lâchée de nous donner des enseignements. Une des leçons à tirer de son intelligence est sa capacité à nous présenter toujours  sous le registre de la gratuité tout ce que nous jetons sur elle et que nous appelons communément déchet. Entendons-nous bien,  la notion de déchet n’existe pas, on parlerait plutôt de « déchets-ressources », comme qui dirait « jetez moi des déchets, je vous retourne des ressources ».  Même si le marché du recyclage et des activités de ramassage,  de tri ne fait pas encore florès chez nous, voilà un secteur à fort potentiel,  Capable d’absorber beaucoup  de mains d’œuvres  et qui pourrait être une véritable planche de salut pour l’insertion professionnelle.

Qui plus est,  dans ce contexte de décentralisation, l’économie circulaire nous propose une autre  conception de l’emploi dont  doivent s’approprier les collectivités territoriales et qui repose sur :

La  territorialisation et la création d’emplois non délocalisables en valorisant tant  les ressources humaines locales (jeunes et femmes) que celles économiques bénéfiques avant tout aux populations  et aux zones de production. Dans une région comme celle de Kolda, cela pourrait avantageusement contribuer à fixer les jeunes en influant  sur  le curseur de l’émigration irrégulière et clandestine.

La promotion d’une économie d’échelle sensible au genre,  accessible à toutes les catégories sociales et qui invite à nouer des alliances et des partenariats sur place (exemple quand ceux qui travaillent dans l’embouche bovine peuvent servir les maraichers en fumure naturelle organique pour enrichir leur périmètre, cette liste pourrait être expérimentée à d’autres secteurs).  A ce niveau, Kolda présente encore énormément de ressources naturelles et agro-écologiques. Dans la mesure où on  assiste à un regain d’intérêt des jeunes par rapport aux filières agricoles  et d’élevage avec l’adoption de l’entrepreneuriat,  il s’agira de réorganiser l’ensemble des acteurs évoluant dans ces secteurs de manière à travailler en toute intelligence et dans une parfaite démarche d’inclusivité.

Une diversification des domaines d’emploi. En outre, ne serait-ce qu’à ce stade, trois niches d’emplois  peuvent être créés : des emplois liés aux activités de ramassage et de tri des déchets ou tout simplement la première production, ceux  liés à la conception, enfin ceux  relatifs  au traitement et à la transformation.

La promotion d’emplois verts axés sur une diminution de la pression sur les ressources, la protection de l’environnement et la lutte contre l’épuisement des richesses naturelles.

Hormis, ces aspects très positifs, l’économie circulaire promeut une forte dose de citoyenneté en s’adossant  sur un faisceau de bonnes pratiques qui ont pour noms : une consommation responsable, la lutte contre le gaspillage et la surconsommation, la promotion des éco-gestes au niveau des ménages et des familles, le respect de la nature, le reboisement et la lutte contre les changements climatiques.

Chers jeunes, le mot lâché;  quand les politiques échouent à vous insérer, la nature vous interpelle et l’économie circulaire vous recrute. Engagez-vous et jetez-vous à l’eau pour qu’à l’unisson, nous puissions bouter le chômage. « Ensemble, tout est possible ».

Ghansou Diambang, Sociologue et travailleur social de formation

Tél : 77 392 86 58 / 76 847 75 99  

Email : gdiambang@yahoo.fr

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.