Le Conseil de sécurité des Nations unies a invité l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan à reprendre les négociations sur le barrage de la Grande renaissance (GERD) afin de parvenir à un accord contraignant « dans un délai raisonnable ».
Cette invite prouve que le feuilleton du barrage hydroélectrique de la Grande renaissance se poursuit alors que le second remplissage est achevé sans accord entre les trois parties et que la mise en service des deux premières turbines est imminente.
En termes clairs, les 15 membres du Conseil de sécurité ont publié une déclaration officielle appelant les trois pays à faire avancer le processus de négociation de manière constructive et coopérative en coordination avec l’Union africaine. Dans un communiqué officiel, « le Conseil de sécurité souligne que cette déclaration n’établit aucun principe ou précédent dans d’autres différends relatifs aux eaux transfrontalières ».
L’Egypte et le Soudan ont demandé, en juillet 2021, l’intervention du Conseil de sécurité pour résoudre le différend. A cette époque, l’Ethiopie avait entamé la deuxième phase de remplissage du réservoir du GERD. Le Conseil de sécurité s’était saisi de l’affaire pour tenter de parvenir à un accord, mais le pays des négus s’est opposé à son implication, souhaitant poursuivre les négociations dans le cadre de l’Union africaine.
Le caractère contraignant de l’accord est l’une des conditions auxquelles s’oppose l’Ethiopie qui brandit sa souveraineté à disposer des ressources se trouvant sur son territoire. Le pays compte ainsi sur le barrage pour améliorer l’accès à l’électricité et a récemment annoncé que celui-ci était prêt à produire de l’électricité.
Moctar FICOU / VivAfrik