Climat et Covid-19 : L’ONU mise sur l’adaptation pour faire face à la crise climatique en Afrique

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Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui prenait part au dialogue sur la pandémie de Covid-19 et l’urgence climatique qui affectent l’Afrique organisé mardi 6 avril 2021 a souligné qu’« il est clair que nous avons besoin d’une percée en matière d’adaptation » pour venir à bout de ces fléaux.  

Aux yeux d’António Guterres, les efforts d’adaptation au changement climatique par l’Afrique ont besoin d’être accélérés et cela nécessite une augmentation du soutien financier du monde développé.

La Banque africaine de développement (BAD) et le Centre mondial pour l’adaptation (GCA) qui organisé ce dialogue entendent ainsi associer leur expertise, leurs ressources et leurs réseaux pour élaborer et mettre en œuvre un nouveau programme audacieux d’accélération de l’adaptation en Afrique, qui propose une approche comprenant des volets pour faire face à la pandémie de Covid-19, au changement climatique et aux nouveaux défis économiques du continent.

Pour atteindre sa mission, le Secrétaire général de l’ONU a mis en avant cinq impératifs demandant       dans un premier temps à tous les membres du G7 et aux autres pays développés, ainsi qu’aux banques multilatérales et nationales de développement, d’augmenter la part du financement climatique allouée à l’adaptation et à la résilience à au moins 50% de leur financement climatique total. Aujourd’hui, le financement de l’adaptation et de la résilience ne représente que 20% du total des flux de financement climatique.

M. Guterres a dans un second temps appelé tous les gouvernements et entreprises à intégrer les risques climatiques dans les politiques et les décisions d’investissement, y compris le budget et les achats. « Les pays en développement doivent être dotés des outils et des moyens pour y parvenir. Des informations précises et à jour sur les risques constituent la première étape essentielle d’une gestion efficace des risques », a-t-il souligné.

Poursuivant son speech, le patron de l’ONU, juge troisièmement, nécessaire d’intensifier les instruments financiers déclenchés par des catastrophes, tels que les mécanismes de mutualisation des risques. Selon lui, l’Africa Risk Capacity mérite davantage d’investissements.

António Guterres argue quatrièmement que les partenaires bilatéraux et multilatéraux doivent intensifier leur soutien aux initiatives régionales d’adaptation et de résilience, telles que l’Initiative de la Grande Muraille Verte et les Commissions du bassin du Sahel et du Congo.

Enfin, il a demandé que, d’ici à la prochaine Conférence des Nations unies sur le climat (COP26) prévue du 1ᵉʳ au 12 novembre 2021 à Glasgow, des propositions concrètes soient mises sur la table pour rendre l’accès au financement climatique plus facile et plus rapide, y compris pour les nations africaines. 

Lors de ce dialogue, les hauts dirigeants ont partagé leurs expériences en matière de lutte contre la double crise du Covid-19 et du changement climatique et discuté de l’importance d’intensifier et d’accélérer l’adaptation au changement climatique en Afrique.

Le dialogue s’est déroulé sous un format conversationnel. Parmi les participants figuraient le président de la République démocratique du Congo, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, également président en exercice de l’Union africaine, le président du Gabon, Ali Bongo Ondima, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Patricia Espinosa, et la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva.

Le président de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina, a également pris part aux discussions. Le professeur Patrick Verkooijen, directeur général du GCA, en a été le modérateur.

De l’avis du le Secrétaire général de l’ONU, « le soutien à l’adaptation au climat en Afrique est crucial. J’encourage tous les partenaires internationaux à s’engager à soutenir le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique », a-t-il dit, rappelant que les pays africains contribuent peu aux émissions mondiales, tant la pauvreté énergétique du continent est profonde. Pourtant, l’Afrique est en première ligne des impacts climatiques dramatiques, des inondations aux cyclones et à la sécheresse, qui peuvent anéantir du jour au lendemain des décennies de progrès en matière de développement.

« Nous avons besoin d’efforts d’adaptation à grande échelle, tenant compte des risques, préventifs et systématiques pour protéger les personnes et les communautés et bâtir un avenir à haute résilience », a insisté M. Guterres.

Qui a noté qu’une personne sur trois n’est pas suffisamment couverte par les systèmes d’alerte précoce. A l’en croire, une couverture mondiale, ainsi qu’une infrastructure durable et d’autres mesures, peuvent donner au monde un double dividende : éviter les pertes futures et générer des gains économiques. La Commission mondiale sur l’adaptation a constaté que chaque dollar investi dans l’adaptation pouvait rapporter près de 4 dollars en bénéfices.

Concluant son allocution, António Guterres a affirmé au cours de cette rencontre que « les pays développés et les principaux bailleurs de fonds doivent assurer un transfert rapide des milliards pour soutenir les investissements verts africains, accroître la résilience et créer les conditions d’une intensification du financement privé ».

Ce dialogue des hauts dirigeants africains précédera un autre forum important sur le changement climatique, qui réunira des dirigeants mondiaux sous l’égide des États-Unis le 22 avril prochain, à l’occasion de la Journée de la Terre.

Les deux événements préparent la 26e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26), qui se tiendra à Glasgow, en Écosse, en novembre prochain. La COP27, quant à elle, devrait se tenir en Afrique en 2022.

Moctar FICOU / VivAfrik 

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