Les ressources minières ont été longtemps mises à l’écart dans le processus de développement économique en Côte d’Ivoire. Depuis la découverte des premiers puits de pétrole en 1970, les secteurs des mines, du pétrole et de l’énergie n’ont pas connu un véritable développement. Leur contribution à l’économie nationale se limite en effet à 8% du produit intérieur brut. Dixit Adama Toungara, ministre des mines et de l’énergie à l’occasion du séminaire gouvernementale tenu du 9 au 10 juin 2011 à Yamoussoukro, sur les perspectives de ces secteurs pour les 20 prochaines années. Ce constat amer montre clairement que les richesses minières et énergétiques n’ont réellement pas été la priorité des gouvernements ivoiriens. L’agriculture a été longtemps privilégiée. Diamants, or, fer, manganèse, bauxite, et autres sont aussi de potentielles sources de revenus à même d’insuffler une croissance économique solide. L’exploitation du diamant a commencé en 1948 à Tortiya avec la société Saremci (Société anonyme de recherches minières en Côte d’Ivoire) qui gérait une réserve de 830 000 carats sur 188 ha. Avec une production qui a atteint son point culminant en 1972 avec 260 000 carats, la société n’a pourtant pas pu tenir et a dû fermer en 1976. Une autre tentative de développement de l’activité s’est soldée par un échec à Seguela. Aujourd’hui, c’est l’exploitation traditionnelle qui domine l’activité diamantifère. Avec les crises militaro-politiques à répétition, le diamant ivoirien s’est enfoncé davantage. Notamment à travers l’extraction illégale effectuée par les anciennes forces nouvelles installées dans la partie nord du pays, riche en diamant. Celles-ci ont fait main basse sur l’extraction traditionnelle. Cette situation a été maintes fois décriée par les instances internationales à travers le processus de Kimberley qui voulait éviter l’utilisation des ressources diamantifères et aurifères dans les conflits armés. Malheureusement, selon certains experts, le trafic des diamants a même constitué le nerf de la guerre de l’ancienne rébellion des Forces nouvelles. Selon un rapport de l’organisation Global Witness produit en 2005, jusqu’à 300 000 carats extraits chaque année au nord-ouest du pays sont mis sur le marché international à travers le Mali et la Guinée. Entre 2000 et 2002, toujours selon Global Witness, près de 7 ,9 millions de dollars de diamant ont transité par le Mali seule (soit une perte de 3,6 milliards FCFA de recette pour la Côte d’Ivoire). Par ailleurs, en 2003 et 2004, aucune statistique nationale n’existe sur le diamant brut ou taillé, ce qui ne veut pas pour autant dire qu’il n y a pas eu d’activité. Les autorités gouvernementales, elles, estiment à 11,4 milliards FCFA le revenu possible tiré de la vente des diamants par ces réseaux illégaux. C’est une idée de ce que le pays perd dans ce secteur, relaye abidjan.net.
L’or et le fer, un engouement très récent
L’exploitation de l’or n’est pas récente en Côte d’Ivoire. Pendant longtemps, la société des mines d’Ity (SMI), exploitant la mine d’or éponyme, a été longtemps le flambeau de l’exploitation aurifère en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, il existe d’autre mines qui sont en activité, notamment la mine d’or de Bonikro, exploitée par la société minière Lgl Equigold, qui y a investi 50 milliards et celle de Tongon, qui est l’affaire de Randgold ressources. La dernière est considérée comme la plus grande mine d’or de Côte d’Ivoire avec une réserve de quatre millions d’onces (environ 120 tonnes d’or). Avec un investissement prévu de 140 milliards, la mine d’or a produit son premier lingot d’or de 9,5 kilos, présenté au gouvernement le 8 novembre 2010. Il existe également une mine d’or à Angovia, dont l’exploitation a été interrompue par Cogema du fait de la crise récente. Par ailleurs, la société Etruscan Côte d’Ivoire, filiale de la société canadienne Etruscan Ressources Inc, qui devait exploiter la mine d’or d’Agbaou à partir de fin 2010, a vu son activité compromise à cause de la situation de crise. Le vrai problème avec l’or, c’est que l’exploitation n’est pas encore optimale. Le pays reste un producteur marginal, comparativement au Ghana qui dispose, à quelques différences près, des mêmes réserves que la Côte d’Ivoire. La production annuelle de la Côte d’Ivoire est estimée à 4 tonnes contre 26 tonnes pour ce pays. Les investissements dans le secteur sont encore faibles et ne peuvent faire entrer beaucoup d’argent dans les caisses publiques. A l’heure où le prix de l’once d’or flambe (1615 $ l’once), il est impérieux de mettre l’accent sur les investissements dans ce secteur afin de faire entrer beaucoup plus de dividendes en Côte d’Ivoire. Le fer est également un métal qui connaît un engouement depuis quelques années. Les projets concernés sont les gisements de fer du Mont Gao et du Mont Nimba, qui intéressent la société indienne Tata Steel et celle du Mont Klahoyo que convoite la société britannique Valleymist. Tata steel veut investir la somme astronomique de 1 milliard de $ (458,5 milliards de FCFA) dans le fer ivoirien mais elle n’a pas encore atteint l’étape de l’exploitation. Comme on le voit, on est encore au stade de projets en matière de fer alors que toutes ces réserves auraient pu être transformées en recettes pour l’Etat depuis belle lurette à travers les taxes et la participation de l’Etat dans le capital de ces sociétés, ajoute le média ivoirien.
Covid-19 : la production mondiale de chrome enregistre un deuxième trimestre consécutif de baisse
Selon un rapport de l’International Chromium Development Association, la production de chrome dans le monde a encore baissé au deuxième trimestre 2020. En cause, apprend-on, la fermeture des mines et les difficultés de transport du minerai dues aux restrictions imposées pour contrer la Covid-19. Le marché mondial du chrome et du ferrochrome continue de subir des perturbations cette année avec une production qui a encore baissé au deuxième trimestre. C’est ce qui ressort d’une mise à jour publiée le 21 septembre par l’International Chromium Development Association (ICDA) et relayée par Mining Weekly, qui met en cause les restrictions mises en place dans le monde pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Si la baisse de la production a été moins importante en Chine au deuxième trimestre en raison des signes de reprise constatés depuis quelques mois, la situation s’est nettement détériorée dans le reste du monde. C’est en effet au deuxième trimestre que la plupart des pays ont été touchés par la pandémie, avec les interdictions de voyages et la suspension des opérations minières qui ont suivi. Bien qu’un assouplissement de ces mesures soit désormais effectif et laisse présager de meilleures performances pour l’industrie dans la seconde moitié de l’année, l’ICDA appelle à la prudence. Le retour à la normale sur le marché prendra du temps et il faut garder un œil sur la possibilité d’une seconde vague de contaminations et les réponses qui y seront apportées. Pour rappel, la production de chrome sur le continent est portée par l’Afrique du Sud qui est l’un des principaux producteurs mondiaux. Glencore, Merafe Resources ou encore Exxaro y possèdent des projets, renseigne agenceecofin.com.
Moctar FICOU / VivAfrik