C’est travers un communiqué transmis à la presse dimanche 26 janvier 2020 à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Organisation des Nations unies) (OCHA) a appelé à des mesures de contrôle urgentes alors que l’Ethiopie, le Kenya et la Somalie sont envahis par de gigantesques essaims de criquets pèlerins dans l’une des pires infestations jamais connues par les trois pays africains.
Dans le document de l’OCHA, l’on peut lire : « l’Ethiopie, le Kenya et la Somalie sont envahis par d’immenses essaims de criquets pèlerins dans la pire infestation de criquets pèlerins en 70 ans au Kenya et en 25 ans en Ethiopie et en Somalie ».
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU a également affirmé que l’actuelle invasion « a détruit des centaines de kilomètres de végétation en Ethiopie et des dizaines de milliers d’hectares de terres en Somalie ».
Au Kenya, certains essaims atteignent la zone de la Vallée du Rift, qui constitue selon l’OCHA, « l’un des greniers de la région ».
Selon le communiqué, « il y a un risque très élevé que les essaims apparaissent dans le nord-est de l’Ouganda, le sud-est du Soudan du Sud et le sud-ouest de l’Ethiopie si les mesures de contrôle ne sont pas rapidement renforcées ».
Faisant observer qu’un criquet pèlerin peut parcourir jusqu’à 150 kilomètres en une seule journée, l’OCHA a également souligné que le « criquet pèlerin est l’un des migrateurs nuisibles les plus dangereux du monde ».
Le vendredi 24 janvier 2020, le ministère éthiopien de l’Agriculture a révélé que l’actuelle invasion avait touché plus de 65 000 hectares de terres dans différentes régions d’Ethiopie au cours des derniers mois.
Pour sa part, le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires des Nations Unies (CERF) a débloqué 10 millions de dollars la semaine dernière pour contribuer au renforcement de l’intervention contre les criquets pèlerins ravageurs en Afrique de l’Est.
Le criquet pèlerin (Schistocerca gregaria), qui est considéré comme la « plus dangereuse de près d’une dizaine d’espèces de criquets », constitue un grand péril à la sécurité alimentaire dans les zones désertiques de 20 pays, couvrant environ 16 millions de kilomètres carrés de l’Afrique de l’Ouest jusqu’à l’Inde, selon l’ONU.
Moctar FICOU / VivAfrik