L’AFD a signé avec le gouvernement congolais le 26 novembre un projet de soutien à une agriculture durable dans les savanes et les forêts dégradées en République démocratique du Congo, deuxième pays au monde en termes de perte de forêt primaire. Ce projet sera financé par une délégation de fonds de 15 millions de dollars (13,5 millions d’euros) issue de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI). L’agriculture sur brûlis a été identifiée comme la première cause de déforestation en République démocratique du Congo. Dans les savanes de la province du Kwilu et les forêts dégradées de la Tshopo, le projet vise à fixer durablement les agriculteurs sur leurs terres afin de limiter l’extension de celles-ci sur les espaces à protéger. L’appui à des filières pérennes et compatibles avec l’agroforesterie et l’agroécologie, en complément d’une offre de services financiers améliorée, devrait également permettre de mieux conserver le couvert forestier. Lancée lors du sommet des Nations unies pour le développement durable en septembre 2015, le CAFI aide les gouvernements à mettre en œuvre des réformes et à renforcer les investissements pour combattre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et le changement climatique, qui sont autant de pressions exercées sur les forêts tropicales. La France en assure la présidence en 2019. En mars, le gouvernement français avait déjà mis l’accent sur la nécessité de préserver les forêts d’Afrique centrale lors du One Planet Summit. Une priorité réaffirmée lors du sommet des Nations unies de New York, le 23 septembre, avec le lancement de l’Alliance pour les forêts tropicales, que la République démocratique du Congo a rejointe. La RDC fait partie des six pays d’intervention de l’AFD couverts par le CAFI. Chaque État a signé une lettre d’intention formalisant les objectifs à atteindre dans le cadre de sa stratégie REDD+ – Reducing emissions from deforestation and forest degradation, relate afd.fr.
Afrique de l’ouest : un observatoire régional de la biodiversité voit le jour
Les États d’Afrique de l’Ouest n’entendent pas rester en marge des questions relatives à la conservation des écosystèmes. À l’initiative de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les plénipotentiaires de cette région ont lancé un observatoire de la biodiversité et des aires protégées. Cette instance a pour mission de collecter et de publier des informations fiables, afin d’aider à la prise de décisions liées à la biodiversité et aux aires protégées en Afrique de l’Ouest. La gestion et la conservation durables des écosystèmes pourraient connaitre un nouvel élan en Afrique de l’Ouest. Car la région vient de se doter d’un outil d’alerte en la matière : l’Observatoire régional de la biodiversité et des aires protégées d’Afrique de l’Ouest. L’Observatoire a été lancé le 27 novembre 2019 à Dakar au Sénégal, au cours d’un atelier du Biopama. Il s’agit d’un programme global financé à hauteur de 60 millions d’euros par l’Union européenne et le Groupe d’États ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), qui vise à améliorer la conservation à long terme et l’utilisation durable des ressources naturelles au sein des aires protégées et des communautés avoisinantes. Organisé conjointement avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’atelier de Dakar qui a réuni les 16 pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a porté essentiellement sur la création et l’organisation de l’Observatoire. Selon le directeur régional de l’UICN, ALIOU FAYE, cet organe régional sous l’égide de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), va fournir des services d’informations et servira également de lieu de production de connaissances sur la conservation de la nature qui viendront appuyer toutes les parties prenantes de la préservation de la biodiversité et les décideurs politiques, lit-on à afrik21.africa.
Une biodiversité mise à rude épreuve par le braconnage
Dans un rapport publié en 2005, l’UICN relève que l’Afrique détient près d’un tiers de la diversité biologique terrestre mondiale. Cependant, le fait que ce continent soit également l’endroit de la planète qui souffre des plus forts taux de pauvreté rend très difficile la conservation de ses espèces fauniques et végétales. Le trafic illégal des espèces protégées y prospère, en raison des conditions précaires dans lesquelles vivent les populations rurales. L’éléphant d’Afrique est l’un des animaux qui paient actuellement le prix de cette situation. Dans un communiqué publié le 19 novembre 2019, le Fonds mondial pour la nature (WWF) tire la sonnette d’alarme. L’organisation non gouvernementale vouée à la protection de l’environnement précise qu’en Afrique, un éléphant meurt toutes les 25 minutes, tué pour ses défenses en ivoire. WWF précise qu’à ce rythme, l’espèce sera éteinte dans 20 ans. Face à cette situation, les aires protégées apparaissent comme des moyens efficaces de protection des espèces, reconnues au niveau international comme étant en danger d’extinction. Car dans ces espaces, on protège les ressources naturelles tout en assurant le développement des populations. Et l’initiative de création des observatoires, lancée également dans la région de l’Afrique centrale (théâtre du bassin du Congo) va contribuer à l’amélioration de la gestion des aires protégées en vue d’une meilleure conservation de la nature, ajoute le média cité plus haut.
Moctar FICOU / VivAfrik