La conférence de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), s’est ouverte samedi à Genève dans un contexte alarmant pour la biodiversité. Alors que, selon plusieurs rapports, l’extinction des espèces se poursuit à un rythme accéléré, des milliers de responsables politiques et d’experts de la conservation se réunissent à partir de ce samedi 17 août en Suisse, pour douze jours de discussions visant à modifier le degré de protection accordé aux animaux et aux plantes par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Ce traité international, signé il y a plus de 40 ans, fixe les règles de protection et du commerce international de plus de 35 000 espèces – qu’elles apparaissent dans le commerce sous forme de plantes ou d’animaux vivants, de manteaux de fourrure ou d’herbes séchées. Chaque État signataire doit traduire dans sa loi les restrictions de la Cites et s’assurer qu’elles soient respectées. Dans le cas contraire, des sanctions commerciales et des embargos peuvent être mis en place. Pendant douze jours à Genève, des délégués venus de plus de 180 pays vont se pencher sur 56 propositions qui seront soumises aux gouvernements, dont certaines concernent le commerce de l’ivoire et des cornes de rhinocéros. Ivonne Higuero, la secrétaire générale de la Cites (également connue comme la Convention de Washington), a déclaré au début de la conférence que « continuer comme avant n’est plus une option », tout en prévenant que « le dangereux déclin de la nature est sans précédent », indique france24.com.
Lutter contre les réseaux de trafiquants des espèces menacés
Plusieurs Etats d’Afrique centrale, occidentale et orientale plaident eux pour que toutes les populations d’éléphants du continent, y compris celles d’Afrique australe, soient transférées à l’Annexe I, la plus protégée, qui interdit catégoriquement toute vente d’ivoire. Une autre des 56 propositions discutées au sommet de la Cites vise également à lutter contre les réseaux de trafiquants, qui cherchent à faire passer de l’ivoire d’éléphant pour de l’ivoire de mammouth, une espèce éteinte depuis des milliers d’années. Afin de stopper ce trafic, Israël propose d’inscrire le « mammouth laineux » à l’Annexe II, afin que son commerce soit contrôlé. Aucune des propositions ne devrait cependant obtenir la majorité requise des deux-tiers pour être adoptée. Les rhinocéros blancs, qui ont vu leur population décimée par un braconnage intensif, figurent également à l’ordre du jour, avec une demande du Swaziland de pouvoir vendre un stock existant de 330 kg de corne. Matthew Collis juge qu’une telle autorisation serait « désastreuse » et rappelle qu’actuellement, le commerce de la corne de rhinocéros est interdit. Pour la première fois, les délégués vont se pencher sur le cas des girafes, dont les populations ont décliné de quelque 40% au cours des trois dernières décennies. Plusieurs pays d’Afrique proposent d’inscrire cet animal à l’Annexe II par mesure de précaution, afin de tracer et réguler la vente de parties de cette espèce. Mais le secrétariat de la Cites pense que le déclin des girafes est davantage dû à la perte d’habitat plutôt qu’au commerce. Par ailleurs, trois propositions demandant l’inscription à l’Annexe II de 18 espèces appartenant à trois familles de requins et de raies sont soutenues par des dizaines de pays, qui souhaitent ainsi réguler leur pêche intensive, renseigne rfi.fr.
Le bois précieux à l’origine d’un scandale va être vendu aux enchères au Gabon
Cent-vingt-cinq conteneurs de kevazingo, un bois précieux très prisé en Asie, dont la saisie fin février au Gabon avait créé un scandale politique, vont être vendus aux enchères, a annoncé le ministre de l’Environnement. Les autorités gabonaises ont transféré dimanche vers un parc à bois 125 des 353 conteneurs de kevazingo qui avait été saisis au port d’Owendo à Libreville, selon un communiqué du gouvernement publié dimanche soir. Sous l’autorité du ministre de la forêt et de l’environnement, Lee White, ces 1.500 m3 de bois vont être « revalorisé puis vendus au bénéfice de l’Etat », ce qui pourrait rapporter 45 milliards de francs CFA (environ 40,6 millions d’euros) à l’Etat gabonais, selon le ministère. En transférant le kevazingo du port au parc à bois, les autorités ont « pour objectif de convertir ce bois illégal en bois légal autorisé à la vente », a expliqué le ministre dans un communiqué. La coupe de kevazingo est en effet interdite. La découverte de ces conteneurs de bois illégaux fin février, puis leur disparition quelques semaines plus tard, avaient mis à jour la complicité de plusieurs hauts responsables politiques et mené aux limogeages du vice-président du pays et du ministre des Eaux et forêts. Après ce scandale, le président Ali Bongo Ondimba avait procédé à un remaniement ministériel, nommant notamment M. White, un Britannique naturalisé gabonais réputé pour être un écologiste intransigeant, à la tête du ministère des Forêts. Le kévazingo est un bois rare d’Afrique centrale, considéré comme sacré par certaines communautés locales et très apprécié en Asie, notamment pour la réalisation de parquets, escaliers, meubles de luxe. Représentant 60% du PIB (hors hydrocarbures), le secteur forestier est l’un des piliers historiques de l’économie du Gabon, un pays recouvert à près de 80% par la forêt, lit-on à afrique.tv5monde.com.
Moctar FICOU / VivAfrik