Par Christin Calixte
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) reconnue mondialement pour son expertise dans le domaine de la foresterie et ses professeurs sont amenés à se pencher sur la question des changements climatiques qui nécessitent des besoins de nouvelles connaissances pour l’industrie forestière. C’est notamment le cas pour Igor Drobyshev, professeur à l’Institut de recherche sur les forêts (IRF), qui a obtenu une subvention de près de 200 000 $ du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et de différents partenaires, pour un projet portant sur la gestion forestière dans un contexte de changements climatiques.
En effet, pour son projet intitulé « Développement de programmes sylvicoles pour peuplements mixtes afin d’accroître la résilience des forêts commerciales de l’est du Canada (MixCanada) », le professeur Drobyshev a obtenu 95 008 $ du CRSNG et 90 000 $ de deux partenaires industriels basés à La Sarre. Soutenu financièrement par Norbord, dont la principale source d’approvisionnement en matière ligneuse est le peuplier faux-tremble, et RYAM Gestion forestière, dont l’épinette noire, l’épinette blanche, le pin gris et le sapin baumier constituent les principales essences d’approvisionnement en matière ligneuse, le projet du professeur Drobyshev élaborera des stratégies de gestion pour maintenir la productivité à long terme des forêts.
« Un élément central de cette stratégie sera l’analyse et l’optimisation du mélange des espèces au niveau du peuplement et le développement de traitements sylvicoles qui pourraient accroître la résilience des peuplements aux futures conditions environnementales. Nous proposons donc un programme de recherche qui évaluera de manière exhaustive les effets du mélange des espèces et les effets des traitements d’éclaircie sur la productivité au niveau des peuplements. Les résultats de notre projet fourniront également des directives pratiques pour la sélection des combinaisons d’espèces et la sélection des traitements sylvicoles pour maintenir la productivité des forêts commerciales sous le changement climatique », souligne le professeur Drobyshev.
Le projet de recherche sera mené en collaboration avec les professeurs de l’IRF, Yves Bergeron, Annie DesRochers et Benoit Lafleur, ainsi que trois ressources du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et d’OURANOS, un pôle d’innovation et un lieu de concertation permettant à la société québécoise de mieux s’adapter à l’évolution du climat. Des étudiants de l’UQAT participeront aussi au projet, notamment pour la collecte de données sur le terrain et les analyses de laboratoire.
Les arbres et les forêts aident à atténuer ces changements en prélevant le dioxyde de carbone de l’atmosphère et en le convertissant durant la photosynthèse en carbone qu’ils emmagasinent ensuite sous la forme de bois et de végétation, un processus connu sous le terme de « piégeage du carbone ».
Les arbres sont généralement constitués d’environ 20 pour cent de carbone et la biomasse totale des forêts fait fonction également de « puits de carbone ». Par exemple, la matière organique présente dans les sols des forêts, tel l’humus produit par la décomposition des matières végétales, sert aussi de réservoir à carbone. En conséquence, les forêts emmagasinent d’énormes quantités de carbone: au total, les forêts et les sols forestiers mondiaux stockent plus de mille milliards de tonnes de carbone – deux fois plus que le volume présent dans l’atmosphère – d’après les études de la FAO. La destruction des forêts, en revanche, injecte près de six milliards de tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère chaque année. Empêcher ces stocks de carbone d’être relâchés est important pour le bilan du carbone et vital pour la conservation de l’environnement, déclare l’Organisation des Nations Unies.
Les forêts pourraient être mieux utilisées dans la lutte contre le changement climatique non seulement en empêchant l’abattage mais aussi par des programmes de boisement (nouvelles plantations) et de reboisement (replantation des zones déboisées). En particulier sous les tropiques, où la végétation pousse vite et absorbe donc le carbone plus rapidement, la plantation d’arbres prélève de grandes quantités de carbone en un laps de temps relativement bref; les forêts peuvent stocker jusqu’à 15 tonnes de carbone par hectare et par an dans leur biomasse et leur bois. La FAO et d’autres experts ont estimé que la rétention mondiale de carbone dérivant d’une baisse de la déforestation, de l’accroissement du recrû forestier et de l’expansion de l’agroforesterie et des plantations pourrait compenser environ 15 pour cent des émissions de carbone des combustibles fossiles au cours des 50 prochaines années.
Sources :
Nathalie Cossette
Agente d’information
Service des communications et du recrutement
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
À propos de l’initiative jeunesse
L’Initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques (IJLCC) a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.
Par Christin Calixte, membre de la Jeunesse francophone pour le développement durable (JFDD) dans le cadre de l’Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques.