
C’est le fruit d’un contrat conclu entre l’Etat du Cameroun et l’indien WPIL. Il vient renforcer le dispositif d’amélioration de l’offre en eau potable mis en place par le gouvernement camerounais.
De sources officielles, VivAfrik a appris en début de semaine que le ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, pour le compte du gouvernement camerounais, a paraphé ce contrat avec la société indienne WPIL. Selon les deux parties, « ce projet consiste en la conception, la réhabilitation et la construction de systèmes d’approvisionnement en eau potable dans 20 villes camerounaises des régions du Centre, du Littoral, de l’Ouest, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et du Sud. Il va nécessiter la mobilisation de 34 milliards de FCFA ».
Pour la mise en œuvre de ce projet, WPIL Limited est en partenariat avec le groupe camerounais Nkah Engineering. Selon les informations mises à la disposition du public lors de la signature du contrat qui l’amène au Cameroun, l’on apprend que « l’Indien WPIL Limited revendique une expérience de plus de 65 ans dans la conception, le développement, la fabrication, la construction, la mise en service et l’entretien de pompes et de systèmes de pompage ».
Le Cameroun n’est pas le premier pays où cette entreprise déploie son savoir-faire en la matière. En effet, apprend-on de sources internes,« après avoir consolidé sa position en tant que société leader dans le secteur des pompes et des systèmes de pompage en Inde, la société a étendu ses activités à l’échelle mondiale et possède désormais des sites de fabrication au Royaume-Uni, en Italie, en France, en Suisse, en Afrique du Sud, en Zambie, en Australie et en Thaïlande, par l’intermédiaire des sociétés du groupe ».
Plan directeur
Le contrat que vient de signer WPIL avec le Cameroun va désormais intégrer le plan directeur d’approvisionnement en eau du pays qu’avait présenté le Minee camerounais, Gaston Eloundou Essomba, lors de la dernière session parlementaire (novembre 2018). Pour le ministre, « ce plan constitue le document de planification par excellence. Il détermine les besoins d’investissement projetés du secteur pour deux horizons, 2022 et 2032 et vise l’atteinte d’un taux de desserte de 85% en 2032 ».
L’accent sera mis sur l’accroissement de la capacité installée de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), l’entreprise publique en charge de la production et de la distribution de l’eau potable en zone urbaine et périurbaine au Cameroun qui est actuellement de 731 080 m3 d’eau par jour. Sa capacité totale de stockage se situe à 253 374 m3 pour un rendement de production d’environ 95%. Pour rappel, le Gouvernement, dans le cadre d’un contrat d’affermage signé le 18 décembre 2007, avait confié sur une période de dix (10) années, la gestion du service public d’alimentation en eau potable dans 106 centres urbains et périurbains à la Camerounaise des Eaux (CDE).
Malgré cela, les besoins en eau en milieu urbain ne sont pas totalement satisfaits. Ainsi, d’importants investissements sont entrepris dans les villes de Yaoundé et Douala. « Ils visent à résorber l’insuffisance quantitative dont souffrent ces grandes métropoles du Cameroun et à accroitre les capacités de stockage et traitement et d’ici 2020, atteindre un taux d’accès à l’eau potable de 75% », indique Gaston Eloundou Essomba.
Dans le cadre du programme « Accès à l’eau potable et assainissement liquide », le Minee révèle « les autorisations d’engagement pour le triennat 2019-2021 s’élèvent à 79 325 726 000 FCFA et 78 756 384 000 FCFA en crédit de paiement ». Ce programme fait la part belle au financement des projets d’envergure dans l’amélioration de l’offre en eau potable en zone urbaine et péri-urbaine (87,18%), à l’instar du projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs et les programmes d’alimentation en eau des villes de Dschang, Garoua-Boulai, Garoua, Maroua, Yabassi, Meyomessala, Nkongsamba et Melong conduits par la Camwater. Le Gouvernement, dans le cadre d’un contrat d’affermage signé le 18 décembre 2007, avait confié sur une période de dix (10) années, la gestion du service public d’alimentation en eau potable dans 106 centres urbains et périurbains à la Camerounaise des Eaux (CDE).
En ce qui concerne le développement des infrastructures de production d’eau potable, les activités menées s’articulaient autour des travaux de production, de transport, et de stockage, qui ont permis de porter le niveau de production nationale en milieu urbain de 692 480 m3/jour en 2017 à 731 080 m3/jour en 2018 et celui de la capacité de stockage de 249 884 m3 en 2017 à 253 374 m3 en 2018.
Dans le cadre du Développement de l’accès à l’eau potable, les interventions réalisées et les campagnes de branchements sociaux ont permis de porter le nombre d’abonnés en milieu urbain de 411 874 en 2017 à 427 902 en 2018, soit une progression de 4%.
En milieu rural, les travaux de construction de forages et mini-systèmes d’alimentation en eau potable ont atteint plus de 450 000 personnes.
Pour ce qui est du budget d’investissement public (BIP), Il a été programmé et réalisé pour le compte du MINEE, la construction de 71 mini systèmes d’alimentation en eau potable (AEP), 01 ouvrage de traitement de l’eau et 210 forages pour un montant global de 4 milliards 496 millions 679 mille 310 FCFA.
Au titre de la décentralisation, un montant de 1 milliard 574 millions FCFA, a été transféré aux communes pour la construction des forages et mini AEP.
Bernard BANGDA