C’est une information qui risque de ternir les relations entre le Brésil et les défenseurs de l’environnement. En effet, le Brésil a officiellement renoncé à l’organisation de la 25ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 25) prévue en 2019. Cette décision du président élu d’extrême droite Jair Bolsonaro, élu le 24 novembre 2018, intervient à quelques jours du début de la COP 24 à Katowice, en Pologne (du 3 14 novembre 2018). Officiellement prise pour raison budgétaire, cette décision accroît le fossé entre défenseurs de la planète et les « climato-sceptiques ».
Jair Bolsonaro l’a reconnu en conférence de presse : c’est lui qui a souhaité que le Brésil annule sa candidature comme organisateur de la COP 25. Selon le président élu, « la protection de l’environnement ne doit pas empêcher le développement du Brésil ».
Durant la campagne électorale, Jair Bolsonaro s’est dit favorable à l’extension de l’agro-business et de l’industrie minière en Amazonie. Sa future ministre de l’Agriculture, Tereza Cristina, était jusqu’à récemment à la tête du groupe parlementaire qui soutient les grands propriétaires terriens.
Le ministre des Affaires étrangères a affirmé que le Brésil renonçait à sa candidature en raison de « restrictions budgétaires ». Mais Ernesto Araujo, ultra-conservateur, est connu pour avoir qualifié le changement climatique de « dogme marxiste ». Il dit s’opposer à « l’alarmisme climatique ».
Durant la campagne électorale, Jair Bolsonaro avait menacé de sortir de l’accord de Paris, avant de changer d’avis face aux critiques. Son ministre de l’Environnement n’a pas encore été nommé. L’année dernière, la déforestation en Amazonie a encore augmenté de plus de 13%.
Moctar FICOU / VivAfrik